Interactiologie félino-lipidique [quoi, vous savez pas lire ? Marre de faire de la phonétique] g n (NOM tout un tas de trucs) Étude de l'interaction de lois fondamentales contradictoires.

Encycl. Un chat retombe toujours sur ses pattes, dit-on. Effectivement, l'expérience faite sur plusieurs félidés permet de noter, une fois les plaies pansées, qu'un chat standard, doté du nombre normal d'appendices locomoteurs inférieurs (des pattes quoi) ne s'écrase jamais le crâne au sol. Cette capacité est appelée capacité solophile des coussinets des pattes du chat.

D'autre part, une tartine tombe, parait-il, toujours du coté beurré. L'expérience nous permet, d'une part de récupérer un tas de tartines couvertes de poils de chats et d'autre part de constater qu'effectivement la tartine tombe plus souvent du coté du beurre. Ceci augmentant avec la quantité de beurre tartiné. Ainsi une tartine ovaloïde d'un demi grand axe approximatif de 60 mm recouverte de 122,3 g de beurre de Normandie sans sel, lancée d'une hauteur de 1,325 m sans vitesse initiale retombe toujours du coté du beurre. Enfin presque, les écarts constatés avec la théorie ne peuvent être dus qu'à des erreurs de mesure. Les résultats peuvent encore être améliorés en beurrant les deux coté de la tartine. L'occurrence des chutes du coté de la confiture (enfin le beurre, mais je peut pas répéter beurre sans arrêt, on finirait par en avoir marre de lire beurre toutes les deux lignes, voilà pourquoi je me permet parfois de remplacer beurre par confiture, pour éviter de taper beurre en permanence, voilà pourquoi, quand j'écris confiture en fait je veut dire beurre, il faut donc lire beurre, même si en fait, la tartine n'est pas confiturée, le budget de la recherche est serré) est considérablement augmenté jusqu'à 100 % et ceci, indépendamment de la quantité de beurre (confiture) tartiné.

Interaction Étudions maintenant l'interaction de ces deux vérités fondamentales. Commençons par l'interaction positive. Beurrons le dessous des pattes du chat ou son ventre ou encore attachons une tartine beurrée sur le dos du chat du coté ou le chat à le plus de poils (l'extérieur, donc le beurre vers le chat) ou encore la tartine sur le ventre du chat, le beurre orienté vers le bas (dans un repère lié au chat debout). Tout ceci est équivalent, nos mesures l'ont démontrés. Attrapons le chat (sans se mettre du beurre partout non plus) et lachons le chat. Obligeons le chat à nous lacher en retirant les griffes qu'il nous a enfoncé sous la peau. Le chat est bien tombé du coté de la confiture. Le résultat est donc en parfait accord avec nos mesures précédentes.

Il faudrait maintenant étudier l'interaction négative. Pour ne pas fausser les résultats de l'expérience, il faudrait laver le chat (s'il a du beurre partout ça ne va pas faciliter l'interprétation des résultats). L'ennui c'est que cette procédure oblige à attendre que l'expérimentateur sorte des urgences pour poursuivre l'étude. A ce problème, plusieurs solutions : faire laver le chat par un tiers (si vous avez une victi ... pardon, un assistant, c'est parfait) voire par une machine à laver, ce dernier procédé est néanmoins déconseillé, un chat en vie est plus utile pour la suite des expériences. On peut également avoir un chat de rechange. Si vous optez pour cette solution veillez à empêcher le premier chat de se lécher sous peine de le voir boucher ses artères avec du cholestérol.

Bref, Beurrons le dos du chat, amarrons une tartine beurrée sur le dos du chat beurre opposé au chat ou ... enfin bref, mettez toutes les solutions technologiques de la première expérience à l'envers. Avant de lacher le chat, interrogeons nous. L'interaction de deux lois fondamentales devant donner un résultat contradictoire ne va t'il pas poser un problème. Le conflit entre ces deux lois ne va t'il pas provoquer un problème au niveau de l'univers qui serait scindé en deux par la contradiction, cela menant à la destruction totale de l'Univers ? En tout cas c'est comme ça que ça se passerait en informatique. Certains ont d'ailleurs postulé que la déflagration qui devrait mettre fin à l'Univers provoquerais un afflux de tachyons importants qui remonteraient le temps (les tachyons voyagent plus vite que la lumière, vous l'ignoriez ?) provoquant un déphasage du spin des quarks qui transformerait un yoctogramme de la matière responsable une nanoseconde avant la déflagration. Cette antimatière se combinerais avec la matière environnante dans une explosion impressionnante, ce qui empêcherais la fin de l'univers. Cette théorie est bien entendu ridicule, car elle viole le principe de causalité. Je maintient donc que si quelque chose doit se passer, ce sera la fin de l'univers ou rien. Après mure réflexion, l'équipe de l'Encyclopaedia décide de supposer que l'Univers fonctionne mieux que les systèmes d'exploitation pondus par une certaine firme d'informatique dont le nom traduit en français donne une marque de lessive, et que l'univers devrait, je cite notre Responsable Des Expérimentations Principal En Chef, Grand Manitou du Laboratoire et Rédacteur de l'EA, "bien trouver le moyen de se démerder".

Nous lachons donc le chat. A notre immense stupéfaction (et déception pour ceux qui espéraient une explosion de l'univers) le chat retombe sur ses pattes. Le con !

C'est alors que notre Assistant Co-Expérimentateur Adjoint de Réserve Subalterne et Rédacteur A l'Essai de l'Encyclopaedia Antoinalis nous fait remarquer sous ses bandages (c'est lui qui avait lavé le chat) que l'occurrence des chutes coté beurre augmente avec la masse de beurre tartiné. Un silence méprisant suit l'affirmation stupidement proféré par le membre le plus insignifiant de notre équipe. Un silence soudainement brisé par le REPECGMLREA qui nous assure avec son assurance et son génie coutumier que nous devrions augmenter la quantité de beurre présente sur le chat, car après tout, la probabilité de chute d'une tartine sur le coté beurré était directement proportionelle à cette grandeur. Sitôt dit, sitôt fait. Nous envoyons le ACEARSRAEEA chercher le chat et nous tartinons copieusement le félidé. Notre chef suprême avait, comme de coutume, raison. Au delà de 10,254 kg de beurre sur le dos, le chat est incapable de retomber sur ses pattes. Nous en déduisons donc que la probabilité de tomber sur le coté du beurre est directement liée à la quantité de beurre et ce quel que soit le support, félidé ou pain. La loi qui relie les deux grandeurs dépend, elle, du support.

Il nous reste une expérience à faire. Quand on beurre les deux cotés d'une tartine, elle tombe toujours du coté de la confiture (beurre, miel, purée de châtaigne, plâtre, colle à bois, selon les cas). Que se passe t'il donc si l'on beurre les deux flancs du chat avec une faible quantité de beurre. Car, en effet, avec une faible quantité de beurre, un chat retombe toujours sur ses pattes, et une tartine beurrée des deux cotés tombe toujours du coté du beurre. Il s'agit donc là de deux lois absolues contrairement à tout à l'heure ou il n'y avait qu'une probabilité. Le ACEARSRAEEA craint encore la fin de l'univers, c'est ridicule. Je vois vois qu'un expérimentateur va à l'instant procéder à l'expérimentation et ...

C'est en la mémoire de nos collègues que nous vous proposons ce témoignage, reconstitué d'après les feuilles calcinées, seuls documents intelligibles retrouvé dans les décombres de notre laboratoire. Les murs encore debouts étaient maculés de poils de chat et de beurre.

Le Fondateur, Directeur Général, Responsable Scientifique, Chef de Rubrique, Directeur du Comité des Titres et des Décorations et Rédacteur en Chef de l'Encyclopaedia Antoinalis